Leurs visages burinés par le vent,
Leurs mains caleuses à la poigne solide,
Ils ont tricoté les mailles des filets
Que même leurs ancêtres utilisaient,
Pour la pêche à la morue, au flétan!
Maintenant que la cale est enfin vide,
Ils pourront repartir, quitter le marais,
S'en aller vers le large pour longtemps!
Leurs visages tannés par le soleil,
Leurs mains torturées par les lourds cordages,
Ils sont revenus, on les attendait:
Les femmes, les enfants,les commerçants.
Ce soir sur leurs lèvres des fruits vermeils,
Au café du port,Maria Volage
Au son de la guitare leur chantait
Des chansons de marins jusqu'au réveil!
Quelques-uns trop saouls ne rentreraient pas,
Les autres après la fête glisseraient
Sur la couche brûlante où patiemment
Les attendent les fidèles épouses aimantes.
Hommes de la mer qu'on amarre pas,
Mariés à l'océan à tout jamais,
Pour ceux de la terre que des amants
Qui passent et parfois ne reviennent pas!
Leurs visages ne sont que des paysages
Ils sont partis voguer avec le vent
Sur la nacelle où leurs pères ont péri,
Et un jour leurs fils, leurs filles à leur tour
À la barre navigueront demain!
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