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vendredi 29 août 2008

L'habit ne fait pas le moine

À tous les matins, il nous dérangeait gentiment
Nous devions nous retirer de nos sièges à son approche,
La balayeuse, il maniait avec précision,sans boniment,
Un regard humble et bas, un travail sans anicroches.

On s'habitue à tout, il faisait partie du quotidien,
Quelques-uns le traitaient comme un chien,
Malgré les sourires en coin de certains,
Il allait bon train sur son chemin:

Ce petit homme à l'allure timide,
Ce concierge en uniforme,
Cet individu sans visage, sans forme,
Ce personnage aux mains humides.

Un soir, où je travaillais plus tard que de coutume,
Un malaise soudain dans ma poitrine,
Je ne pouvais pas appeler ma voisine,
J'entendais déjà les hommages posthumes...

Terrassée par la douleur, sur le plancher,
Je crus ma dernière heure arrivée,
Alors, que le souffle me manquait,
Il était là, en retrait!

Vite vers moi, il se dirigea
Et avec la dextérité d'un pro,
Il fit une incision; ce n'était pas trop tôt,
Dans l'ambulance, on m'amena...

Le lendemain, j'appris
Qu'il m'avait sauvé la vie:
Docteur Kwan, dans son pays,
Le concierge, comme on l'appelait ici.

Il ne faut pas juger sur l'habit,
Au travail désormais, on lui sourit!
N'attendez pas l'inévitable,
Pour bien traiter vos semblables.

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