Leurs masques d'acier sur leurs visages de verre
Leurs carcasses dénudées sous leurs vêtements austères
Leurs têtes échevelées sous le fracas du tonnerre
Leurs gestes saccadés sous la tempête de l'univers
Et le calme revint sur cette boule ensorcelée
Les lacs, les fleuves et les rivières n'étaient plus déchaînés
Mais, ce calme plat n'offrait plus de sécurité
À ceux qui restaient là l'oeil hagard,l'air hébété
Et l'accordéon-musette se remit à jouer
Sous l'oeil amusé de quelques spectateurs sidérés
Des airs de danse aux sérénades enflammées
Jusqu'à la nuit ou tout finit par s'arrêter
Et cette tranquilité vint se réinstaller
Enveloppant les êtres d'une étrange cécité
Qui,de leurs cerveaux n'arrivaient plus à penser
Ni même à concevoir l'idée de liberté
Soleil de plomb, sur les cimes des grands clochers
Solstice d'été au milieu de février
Marche saccadée des troupes d'ouvriers
Et au bout du tunnel,le grand sorcier
Le grand marteau sur l'enclume avait cogné
Et le grand État s'était déjà installé
Sur toute la face du globe dévasté
Mais, un oiseau sur la branche avait chanté
Ils se réveillent dans l'ombre pour fêter
Une gloire d'un univers trop essouflé..
1983
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