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jeudi 18 novembre 2010

Rescapée de la mer

Le corps de la femme gisait sur le sable mouillé,

Sous ses paupiêres des yeux inanimés,

Un faible pouls, ses bras frêles et décharnés,

La bise de l'automne, le rivage déserté,

Les appartements abandonnés,les hôtels fermés.



C'était après la Toussaint, a-t'on idée de venir ici?

Lui avait-on dit à l'agence de voyage Pampherlis,

Je m'en fous qu'elle leur avait crié,j'en aie envie,

Je veux voir la mer, je ne resterai pas dans mon lit,

Ce sera la France et pas l'Italie!



Dans l'avion, elle s'était embarquée,

Elle avait dormi, vite s'était affaisée,

En face de l'hôtel,le car l'avait déposée,

C'était là que Pablo l'avait embrassée

Elle était montée, c'était haute marée.



Seule elle avait marché sur la promenade,

Elle écoutait le bruit des vagues,

Elle descendit, elle était en extase,

La mer, je veux la traverser à la nage,

Pour y mouiller mon corps jusqu'au naufrage!



Maman, maman tu m'as abandonnée,

Le jour même où je suis née,

Tu as tourné la tête, tu m'as jetée,

Le cancer ronge mes os,mes péchés,

Bientôt par l'eau je serai délivrée!



Sur cette plage de galets, au sud de la France,

Une femme aux yeux d'enfant est en transe.

Pablo l'étranger lui tend la main, il avance,

Dépose un baiser sur son front dans l'ambulance,

On la réchauffe, demain ce sera les vacances!



Sur le balcon emmitouflée, regardant la mer,

Il y a un sourire dans ces grands yeux verts,

Le bruit des vagues, la tisane amère,

Le soleil sur son visage,Pablo comme un frère

Lui chante un air aussi beau qu'une prière!



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