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jeudi 9 février 2012

La Christine

Une vieille peau d'chagrin la Christine,
Toujours là lorsque les cloches sonnnent les matines,
Ses yeux cernés lui donnent l'air d'un raton-laveur,
On lui en fait voir de toutes les couleurs!

Un de ces beaux jours, elle va prendre la passerelle,
Elle s' dit: ''on n'entendra plus ma voix de crécelle'',
Elle a trop pleuré, peu ri et mal mangé.
Jos le débosseleur sa face lui a massacré!

Sur la grand' rue, vlà les décos des grands magasins,
Qui éclairent son visage comme un vieux raisin,
Pour un bon mois, elle va marcher sur la rue de l'Aigle,
Y fait noir, a sera mieux pour manger ses miettes de pain de seigle!

Un jour était partie, en pouvait plus,
Elle avait rien pris, qu'son linge, presque toute nue,
Personne la cherche, pis c'est tant mieux,
Car a r'tournra jamais dans ces lieux!

Maudite vie de chien pour les miséreux,
Faudrait qu'a r'garde en haut dns cieux,
Y'atu encore un bon Dieu?
Ou ben donc c'tune histoire de quêteux!

Ce soir dans la rue noire, un chauffard a écrasé
Un vieux manteau tout rapiécé,
Une flaque de sang qui s'ra pas nettoyée,
Car la rue d'Aigle est désertée...

Dis-moé Christine y fait tu chaud en haut?
Car icitte on s'réchauffe pas près du feu,
Réponds vite car j'veux faire legrand saut,
Les gens sont "frettes", ils s'fouent ben des gueux!

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